Il y a quelques temps, lors d’un périple à visée familiale peu réjouissante, au fin fond de la Loire, nous décidons d’aller nous balader avec ma mère et ma grand-tante dans le petit village paumé ou nous avons « échoué » pour quelques nuits, afin de prendre un peu l’air dans cette ambiance morose.

Au milieu de ce petit village ou il n’y a, pour ainsi dire, aucune attraction touristique particulière, se trouve une église.

J’ai toujours aimé entrer dans ces lieux de culte : admirer l’architecture, ressentir la puissance du silence, respirer l’odeur si particulière qui s’en dégage, mêlant humidité et poussière, me sentir à la fois si vulnérable, humble et puissante au sein de cette immensité…

Nous voilà donc à nous balader en silence au sein des allées. Et puis mon regard est attiré vers un endroit où se trouve des livres. A côté, un petit papier indique : « servez-vous ».

Là, sur une petite table désuète remplie de prospectus et livres éparpillés dans un fouillis palpable, je le vois : sa jolie couverture bleue nuit, le doré qui illumine dans le clair-obscur du lieu, les mandalas… et les abeilles.

Je lis son titre: « La Confrérie des Abeilles – Les Contes de la ruche ».

Je sais immédiatement, instinctivement, qu’il est pour moi.

LE MESSAGE DES ABEILLES

Ma curiosité éveillée, je le retourne, et lis : « Humble messagère des dieux, guide des prophètes, fidèle alliée de nos rêves, garante des équilibres entre l’espère humaine et la nature, l’abeille abreuve l’imaginaire, où que l’on vive sur Terre. Convaincues que l’homme avait, à son échelle, un rôle à jouer entre la Terre et le Ciel, les spiritualités premières firent un emblème de cette besogneuse qui sait transformer la nature en miel. »

Je le glisse dans mon sac, heureuse de cette rencontre imprévue. Et puis, finalement, il atterrit sur ma table de chevet sans que je ne m’y intéresse plus. Les semaines passent. Il attend patiemment son heure… Qui finit par arriver.

En cette période de vie particulière, je me trouve dans une quête de compréhension profonde et subtile de qui je suis, de ma vibration particulière. Je cherche à poser des mots afin de clarifier mon identité professionnelle et d’en laisser une empreinte tangible sur Terre.

Alors que je vais me coucher, mon regard se pose sur lui et il me prend soudainement l’envie de l’ouvrir, mais d’une façon particulière. En fait, je sens qu’il a un message bien particulier à me délivrer et qu’il me demande d’aller à l’essentiel.

Alors, je l’ouvre, intuitivement, en plein milieu d’un conte dont je ne connais pas le nom, et je commence à lire.

Et à mesure que mes yeux suivent les lignes, je sens toute la perfection de l’instant. J’ai la sensation que chaque mot m’est adressé personnellement. Ca résonne profondément dans toutes mes cellules, mon cœur palpite et des larmes de joie viennent embuer mes yeux ! Je n’ai qu’un seul mot à la bouche : MERCI.

Ce livre, arrivé jusqu’à moi par le plus grand des « hasards », je sens qu’il n’est pas fait pour être conservé : il est de ces livres voyageurs qui s’accomplissent en allant sans cesse trouver de nouvelles mains, qui pourront de nouveau s’imprégner de leur beauté, en tirer la substantifique moelle, puis les laisser continuer leur chemin l’âme en paix.

Tout comme ce conte qui m’a été transmis dans ce livre par Pierre-Olivier Bannwarth, conteur itinérant, ne m’appartient pas, et est fait pour continuer son chemin.

Alors, j’ai honoré son passage par une mise en page personnalisée, que j’ai réalisée avec beaucoup de soin et d’amour, en souhaitant qu’il puisse toucher vos cœurs aussi profondément qu’il a touché le mien.